Film : Jonathan Livingston, le Goéland



Il s'agit de l'histoire métaphorique d'un goéland que l'amour du vol entraîne dans une quête d'absolu. Clostermann compare le livre au Petit Prince de Saint-Exupéry et à The Snow Goose de Paul Gallico, tous trois écrits par des aviateurs.

« Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de vivre : apprendre, découvrir, être libres ! »




Réalisateur : Hall Bartlett
Sortie du film en 1973 - sortie du DVD en 2006

« Tu n’aimes ni la haine, ni le mal, c’est évident. Il faut t’efforcer à voir le Goéland véritable – celui qui est bon – en chacun de tes semblables et à les aider à le découvrir en eux-mêmes. »

Jonathan Livingston le goéland est une œuvre de l'écrivain américain Richard Bach, ancien pilote de l’armée de l’air américaine. Le livre est illustré de photos de goélands prises par Russell Munson. Publié en 1970 aux États-Unis sous le titre original de Jonathan Livingston Seagull – a story, il a été traduit en français par Pierre Clostermann qui l'a aussi préfacé, et publié en France en 1973 par Flammarion. Il est régulièrement réédité depuis, y compris en livre de poche. Un film ainsi qu'un ballet en ont été tirés et il a fait l'objet de plusieurs parodies (romans et dessin animé).

Le livre débute par une dédicace de l'auteur : « A ce Jonathan le Goéland qui sommeille en chacun de nous »

Jonathan est un goéland pas comme les autres, il ne se contente pas de voler pour manger, non... il aime voler pour voler, c'est sa passion. Il cherche toujours à améliorer ses performances, parfaire son "assiette" de vol, battre son propre record d'altitude puis de vitesse en piqué, au mépris et à l'indignation de son entourage qui l'incite à rester dans le chemin conforme, à se comporter comme tout goéland qui se respecte : ne prendre les airs que pour se nourrir. Si on naît goéland on doit mourir goéland conformément à l'indiscutable loi des goélands.

« Nous sommes libres d'aller où bon nous semble et d'être ce que nous sommes »


Jonathan n'accepte pas que rester goéland puisse de façon inéluctable impliquer de devoir rester limité toute sa vie à sa condition de goéland commun, semblable, conforme, fidèle à un stéréotype. Il exhorte ses semblables à cesser de se contenter de vivre pour manger, mais ses semblables ne comprennent pas, et surtout ils craignent le poids des lois et des traditions. Jonathan, lui, veut connaître tout ce qu'un goéland peut connaître, veut dépasser les limites établies non pas par l'espèce (ces lois-là sont celles de la nature)... mais établies par la loi, par l'autorité, par la tradition.

Pour continuer à vivre pleinement son envie de trouver les limites et les dépasser, Jonathan doit poursuivre sa quête en solitaire. Rejeté par l'assemblée des Goélands pour cause de "mauvais exemple" mettant en danger la loi et la tradition, il est banni du clan à perpétuité. Qu'importe ! Jonathan a la certitude que les traditions sont faites pour être perpétuellement mises à l'épreuve par la connaissance personnelle, pour être sans cesse remises en question par l'expérience à l'opposé des croyances et des dogmes, quitte à vivre seul. Au fil de sa quête vers l'absolu, vers la connaissance des limites illusoires, Jonathan fera alors de grands voyages, de nouvelles rencontres, trouvera des maîtres l'ayant précédé dans cette voie et qui le guideront dans sa recherche. Un jour lui aussi deviendra guide initiatique à son tour, les maîtres d'une discipline ont toujours été d'abord des disciples. La vie est un perpétuel cycle sans fin, la mort n'existe pas et n'est qu'une transformation d'une forme d'existence en une autre forme d'existence...

La philosophie

Le message que Richard Bach a souhaité faire passer se résumerait en une phrase : Exigez la liberté comme un droit, soyez ce que vous voulez être, et le Paradis n'est pas un lieu où tu peux te rendre, non le Paradis, c'est la perfection en toute chose.

Mais cette histoire d'une centaine de pages a eu une portée bien plus importante. Beaucoup de formateurs en développement personnel recommandent sa lecture.

Ce type de métaphore ne va pas sans trouver d'écho dans l'anticonformisme, ainsi dans le courant de pensée prônant la recherche d'identité individuelle. Mais ce qui apparaît de manière très nette est une forte exigence de perfectionnement que l'on retrouve dans le parcours philosophique de celui qui sort de la caverne, dans la célèbre allégorie du Livre VII de La République, de Platon.

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