Les Origines De Notre Civilisation


Sumer est une civilisation et une région historique située dans le sud de l'Irak, la Mésopotamie. Elle a duré du VIe millénaire av. J.-C. (1er janvier 6000 av. J.-C.) jusqu'au IIe millénaire av. J.-C. (1er janvier 2000 av. J.-C. au 31 décembre 1001 av. J.-C.).


La civilisation sumérienne a léguée à l'humanité des concepts de loi, de gouvernement, de vie urbaine et commerciale. On leur doit également un système astronomique et mathématique qui permit de diviser le temps et l'espace en degrés ce qui allait, plus tard, aboutir à nos heures, nos minutes et nos unités de mesure linéaire, sans oublier la poterie et le développement de la roue à des fins de transport, et la grande invention sumérienne par excellence, "l'écriture". Ces deux bonds en avant dans les domaines de la vie quotidienne sont bel et bien d'origine sumérienne.

L'histoire des Sumériens



Le terme sumérien s'applique à tous les locuteurs de la langue sumérienne. Elle constitue la première civilisation véritablement urbaine et marque la fin de la Préhistoire au Moyen-Orient.

Mésopotamie : Les Origines De Notre Civilisation

La civilisation sumérienne est apparue selon Jean Margueron du fait que l'épeautre - céréale poussant naturellement depuis des millénaires à proximité des berges du Tigre et l'Euphrate - a permis il y a neuf mille ans à l'homme d'alors de se sédentariser en remplaçant le besoin de s'alimenter au jour le jour par la possibilité de stocker des céréales, donc des aliments, sur une année. Cette mutation décisive induisit les premières structures urbaines, rendant nécessaires des travaux d'irrigation d'une exceptionnelle ampleur, sur des milliers d'hectares. La civilisation sumérienne se développa en inventant l’écriture et l’architecture.



L’écriture

L’écriture est apparue sous des formes différentes dans au moins quatre « foyers de civilisations » maîtrisant de longue date l'agriculture et en plein développement urbain : en Égypte (à Abydos les inscriptions hiéroglyphiques découvertes datent de 3400 av. J.-C.), en Mésopotamie (tablettes des cités d'Uruk date de 3300 av. J.-C.), en Chine vers 1400/1200 av. J.-C. et en Amérique centrale vers 1200 av. J.-C. En Mésopotamie, on attribue à l’écriture les origines suivantes :

Les transactions entre contrées éloignées nécessitèrent la mise en place de contrats. Ces contrats étaient des boules creuses de glaise enfermant des calculi, des petites formes en argile (glaise) symbolisant des nombres sous trois aspects :
  • des sphères,
  • des cônes,
  • des cylindres,
auxquels étaient additionnées des formes conventionnelles pour désigner les choses échangées. En cas de contestation, la boule sèche sur laquelle on avait apposé son sceau pour contrôle était brisée, et la quantité de calculi et la livraison étaient comparées.

Ces transactions devenant de plus en plus complexes, le système de calculi fut conservé mais, pour se souvenir de la teneur du contrat, en sus des sceaux, des signes furent dessinés sur l’extérieur de la boule de glaise encore fraîche, afin d'indiquer le contenu de cette boule, tant en quantité (le nombre) qu’en qualité (les choses contractées).

Pour ces signes, un bâton assez fin nommé calame était utilisé. Une extrémité du calame était coupé en coin ou en biais, l’autre extrémité étant coupée d’équerre : l'objet permettait ainsi de dessiner un coin, un rond et un cône, représentant ces calculi, et de dessiner les formes conventionnelles.
Empreintes de bâtonnet taillé.

Il semble que le système évolua ensuite vers l'utilisation d'une plaque de glaise aplatie dont les deux faces servirent à dessiner (écrire) le contenu du contrat. C’est probablement l’origine de l’écriture cunéiforme (dont le dessin a pour base la forme de coin), la forme ronde et cylindrique étant délaissée.

L’écriture cunéiforme

Une origine différente est possible, plus proches des systèmes qui conduisirent à la création d'autres principes d'écriture. Il s'agirait de procédés issus de symboles religieux et naturalistes possédant plusieurs valeurs, soit idéographique (l'idée est véhiculée par un graphème), soit logographique (un mot entier, désignant un objet concret, est figuré par un seul signe), soit syllabographique (une syllabe est désignée par le graphème), soit purement phonétique (le signe valant un son unique).

Épopée de Gilgamesh

L’Épopée de Gilgamesh est un récit fondateur, le premier mit par écrit. Après avoir fécondé le Proche-Orient, l’histoire de Gilgamesh a disparu de la mémoire des hommes.

Ce récit légendaire de l’ancienne Mésopotamie (Irak moderne) a fait son entré au programme scolaire, à côté des textes patrimoniaux grecs et hébraïques, faisant partie des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité.


Ce sont des tablettes d’écriture cunéiforme du VIIIe siècle av. J.-C. trouvées dans les fouilles de la bibliothèque du roi Assurbanipal à Ninive qui l’ont dévoilée au monde dans les années 1870, à partir notamment du passage concernant le Déluge, qui fit sensation à l’époque. Cette épopée avait connu un grand succès dans le Proche-Orient ancien, et des exemplaires ont été retrouvés dans des sites répartis sur un grand espace, en Mésopotamie, Syrie, et en Anatolie ; elle est attestée jusque dans les textes de Qumrân, peu avant l’ère chrétienne. L'Épopée de Gilgamesh et s’inspire de plusieurs récits, en particulier sumériens.

Depuis la première lecture publique le succès est immense et de récents travaux rapprochent l’épopée de Gilgamesh des 12 travaux d’Héraclès, la légende babylonienne étant antérieure de près de 1 000 ans aux écrits d’Homère.

Aujourd’hui, l’Épopée de Gilgamesh est traduite dans toutes les langues et inscrite en France au programme des enfants des collèges comme texte fondateur de l’humanité.
Ressusciter Gilgamesh, c'était s'en prendre aux Ecritures. Au Livre saint des chrétiens et des juifs. Mardi 3 décembre 1872, un jeune assistant du British Museum plonge Londres dans "une belle excitation", écrira, quelques jours plus tard, le correspondant du New York Times dans la capitale britannique. Devant les membres de la Société d'archéologie biblique, auxquels s'est mêlée une foule huppée, George Smith, 32 ans, fait une annonce aussi stupéfiante qu'iconoclaste. Ce qu'il a lu, sur les fragments d'une tablette d'argile - qui se révélera être la 11e d'une série de 12 - exhumée quinze ans plus tôt des ruines d'un palais du Nord irakien, n'est rien de moins qu'un récit identique, trait pour trait, à celui du Déluge biblique. Un récit en forme d'épopée dont le héros, un roi du nom de Gilgamesh, a peut-être régné, voilà quarante-sept siècles, au coeur du pays de Sumer. Dans la région de Bassora, dirait-on aujourd'hui.

Liens pour en savoir plus :

Civilisation
Chronologie (Néolithique)
Sumer
L'écriture cunéiforme
L'écriture
La roue

Épopée de Gilgamesh sur Wikipedia
Abbé Sauveplane : Une épopée babylonienne
Arte, DailyMotion : L’épopée de Gilgamesh arte
Le Monde : Gilgamesh l’immortel

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