Film : Icare - Assassinat de John F. Kennedy

Statuette d'Icare en Suisse - Musée Vallon

Ce film imagine une situation fictive, fortement inspirée de la théorie d'un complot ayant conduit à l'assassinat de John F. Kennedy le vendredi 22 novembre 1963 à Dallas, au Texas à 12 h 30.
Le nom du tueur, Daslow, est d'ailleurs l'anagramme du nom du tueur présumé de JFK, Lee Harvey Oswald. De nombreux autres éléments reprennent la thèse de Jim Garrison développée lors de son enquête sur l'assassinat de Kennedy.

John F. Kennedy motorcade, Dallas

Ainsi on retrouve pour l'assassin :
Mais sont également évoqués :
  • la participation possible des services secrets,
  • l'utilisation de la mafia comme intermédiaire,
  • le rapport biaisé de la Commission Warren,
  • la représentation probable de Jim Garrison dans le personnage du procureur Volney,
  • le film de Zapruder,
  • l'homme au parapluie (dans le film, le personnage de Carlos de Palma).
Le film s'appuie sur l'allégorie d'Icare : à vouloir trop s'approcher de la vérité, on se brûle les ailes. Mais d'une manière générale, ce film est une critique féroce du pouvoir dans les sociétés modernes et approche particulièrement la manière dont un pouvoir, quel qu'il soit, peut amener un quidam à effectuer des actes d'une grande cruauté.

Un passage du film recrée, à l'Université de Layé (anagramme de Yale), l'expérience de Milgram, qui fut conduite au début des années 1960. Un psychologue américain, Stanley Milgram, montra que deux volontaires sur trois peuvent être amenés, pour une somme dérisoire, à infliger un choc électrique dangereux, voire mortel, à une personne qu'ils ne connaissent pas, qui ne leur a rien fait et dont la seule faute est de s'être trompé dans un test de mémoire. Le cadre sérieux de l'université et l'autorité présumée des organisateurs de l'expérience suffisaient à légitimer, aux yeux des volontaires, une telle barbarie. L'expérience était truquée et aucune décharge électrique n'était réellement infligée. Cela n'empêcha pas les volontaires de croire sincèrement qu'ils punissaient les simulateurs.

On peut remarquer que dans le film, toutes les victimes par arme à feu sont tuées d'une balle dans la tête et plus précisément dans l'œil : le président Jarry, Daslow, Nicolas Rosenko, Luigi Lacosta et le procureur Volney.

Le film permet à Verneuil de mettre en scène les expériences de Milgram qui l'ont fasciné (ce dernier a d'ailleurs mis plusieurs années et plusieurs versions pour arriver au scénario final). Le film semble beaucoup reposer sur cette démonstration scientifique de la capacité humaine à se soumettre à l'autorité.



Récompenses: 1980, Grand prix du cinéma français
Réalisation : Henri Verneuil
Scénario : Henri Verneuil et Didier Decoin
Musique : Ennio Morricone
Décors : Jacques Saulnier
Photographie : Jean-Louis Picavet
Montage : Henri Lanoë
Directeur de production : Jacques Juranville
Producteur : Henri Verneuil
Distribution : Yves Montand, Michel Albertini, Roland Amstutz, Jean-Pierre Bagot, Georges Beller, Maurice Bénichou
Année : 1979

I... comme Icare sur Wikipedia
L'expérience de Milgram
Le mythe d'Icare
Assassinat de John F. Kennedy
Article Le Temps : Quand Icare fascinait les Helvètes
Musée Vallon: museevallon.ch

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