Les Indignés se trompent de cible

La Banque Centrale des Banques Centrales 


Pour les Suisses, c'est sûr, les Indignés se trompent de cible, c’est l’Etat qui abuse de son pouvoir. La réglementation étatique n’est pas la panacée, comme le pensent les Indignés du monde entier. Tout au contraire, c’est l’Etat qui favorise le développement des lobbies et entretient le corporatisme, nous dit Barthélémy Bonadio de l’Institut Laissez-faire.

Et de poursuive - contre quoi les Indignés s’indignent-ils? S’il est difficile d’établir une tendance claire à travers le monde, il semble en tout cas qu’en Suisse, le mouvement soit ancré dans l’anticapitalisme. La démocratie serait mise en danger par une «dictature du marché», et les grandes entreprises devraient être réglementées fermement par l’Etat pour redonner le pouvoir au peuple.

Il faut reconnaître à ce mouvement le mérite de dénoncer un vrai problème, celui de la collusion entre pouvoir politique et grandes entreprises. Ce capitalisme de connivence est cependant tout à fait contraire à la philosophie du marché libre. Frédéric Bastiat, libéral français du XIXe siècle, le dénonçait déjà en son temps à travers sa critique du protectionnisme réclamé et obtenu par les industriels. En établissant des barrières au commerce international, l’Etat établissait selon Bastiat un dangereux précédent: il accordait un privilège à un groupe de pression, au mépris du droit individuel à l’échange volontaire.

La théorie des choix publics, promue notamment par le Prix Nobel d’économie James Buchanan, souligne la place importante des lobbies dans le processus de décision étatique. Les différents groupes d’intérêts cherchent à tirer profit de la coercition légale et offrent pour cela leur soutien aux hommes d’Etat en échange de différents privilèges. L’élément crucial est ici que plus le pouvoir de l’Etat est étendu, plus grande devient l’incitation à réclamer des privilèges de plus en plus exorbitants pour les acteurs économiques et sociaux, ce d’autant plus que s’ils laissaient les autres s’en arroger sans réagir, ils abandonneraient à leurs concurrents un avantage significatif.

Si la problématique est dénoncée par le mouvement des Indignés, il ne semble pas que leur explication dépasse la dénonciation de l’égoïsme des entreprises. Comme si l’Etat n’avait aucune responsabilité dans la distribution de privilèges, la solution avancée par les anticapitalistes passe par un renforcement de son rôle et de son pouvoir de réglementation. ( la suite sur LeTemps.ch)

La Banque des Règlements Internationaux

La BRI a été créée en 1930, elle est située à Bâle en Suisse, (Bank for International Settlements en anglais ou BIS) surnommée la « banque centrale des banques centrales » (encore que cette appellation soit parfois utilisée aussi pour le FMI).. C'est la plus ancienne institution financière internationale. Son statut juridique est celui d'une société anonyme, dont les actionnaires sont des banques centrales.

Établie dans le cadre du plan Young, réglant les modalités des réparations de guerre imposées à l'Allemagne par le Traité de Versailles (d'où son nom), elle a servi aussi pour distribuer les financements de la reconstruction européenne. Sa fonction initiale étant devenue obsolète, elle est devenue le lieu de dialogue des grandes banques centrales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Banque des règlements internationaux, dirigée par Roger Auboin, a continué de fonctionner, ce qui a provoqué diverses polémiques, sur le placement de l'or volé par l'Allemagne par exemple.

Actionnariat de la BRI.

Rôles

La BRI a comme fonctions :

   - de servir de pivot pour les systèmes de transactions monétaires internationales ;
   - d'être l'organisme de coordination entre les grandes banques centrales du monde, lesquelles en sont les actionnaires et forment son conseil d'administration.

Elle prépare des accords au niveau de son comité de Bâle qui précisent un certain nombre de règles prudentielles (ratio de solvabilité, etc.) applicables à l'ensemble des banques commerciales de la planète : les Accords de Bâle, dont les derniers, les accords de Bâle III.

La réunion mensuelle du conseil d'administration, où se rencontrent les gouverneurs des grandes banques centrales, permet aussi une coordination informelle des politiques monétaires des grands pays.

Enfin, la BRI centralise la collecte et assure la publication de nombreuses données statistiques sur l'activité bancaire et les marchés financiers.

Différents comités traitent des grands sujets bancaires : Basel committee on banking supervision, Committee on the global financial system, Committee on payment and settlement systems.

Composition du capital

Le capital de la BRI est composé d'actions appartenant aux banques centrales, les institutions et personnes privées en étant exclu depuis 2000. Seules les banques centrales ont un droit de vote.

Ce capital est divisé en 600 000 actions, dont la moitié appartiennent aux banques centrales d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, de France, d’Italie et des États-Unis d’Amérique, ou tout autre établissement financier de ce dernier État. Ce sont les gouverneurs de ces six banques centrales qui se partagent la direction de la BRI, avec les gouverneurs des banques centrales du Brésil, du Canada, de Chine, du Japon, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse, et le président de la Banque centrale européenne.

En 2011, le capital est ainsi composé de 58 banques centrales actionnaires de la BRI. Son actif est évalué à 221 milliards de USD... humm...

Dans les News
Les mots (pour rire) de la crise, Mis à jour le 23 décembre 2011, Nouvel Observateur
La crise de la zone euro affecte les marchés émergents, 12 décembre 2011, RTBF info
Italie / Eco : succès de l'émission obligataire, 12 décembre 2011, Boursier
Le point sur les marchés, 6 décembre 2011, Reuters France
Certaines banques européennes déposeraient de l'or à la BRFI, LeFigaro
Gouvernance mondiale ou dictature planétaire ?, AgoraVox

Liens
http://www.bis.org/
Wikipedia - Banque des reglements_internationaux

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