Révolutionnez l'éducation !


Après plusieurs semaines de militantisme, je reviens sur un thème qui me tient particulièrement à cœur, l'éducation et la formation. Déjà évoqué sur le billet : du paradigme de l'éducation. Je reprends ici deux vidéos de Sir Ken Robinson lors des conférences TED, qui nous expose d'une manière amusante et profonde la nécessité de créer un système éducatif qui favorise la créativité.

Ken Robinson nous dit en quoi l'école tue la créativité


Ce que TED célèbre est le cadeau de l'imagination humaine. Nous devons maintenant faire attention à utiliser ce cadeau, de façon sage, et éviter certains scénarios dont nous avons parlés. Et la seule façon de le faire est de voir la richesse de notre capacité créative, et voir nos enfants comme l'espoir qu'ils représentent. Notre tâche est de les éduquer de façon complète, afin qu'il puisse vivre dans ce futur. D'ailleurs nous ne verrons sans doute pas ce futur, mais eux si. Et notre mission est de les aider a faire quelque chose de leur futur. Merci beaucoup.

Révolutionnez l'éducation !

Dans la suite à la fois poignante et amusante de sa fameuse présentation de 2006, Sir Ken Robinson plaide pour un apprentissage personnalisé en lieu et place des enseignements standardisés – il s’agit de créer les conditions où les talents naturels des enfants peuvent s'épanouir.



Sous-titres et transcription disponibles en plusieurs langues

(...) Mais c'est une crise, non pas de ressources naturelles, même si je pense qu'elle existe, mais une crise de ressources humaines.

Je crois, fondamentalement, comme beaucoup de conférenciers l'ont dit ces derniers jours, que nous sous-utilisons nos talents. Beaucoup de gens passent leur vie complète sans avoir un véritable sens de leurs talents ni même s'ils en ont. Je rencontre toutes sortes de gens qui ne pensent pas être vraiment bons quelque part.

En fait, je divise maintenant le monde en deux groupes. Jeremy Bentham, le grand philosophe utilitariste, a dit de manière humoristique "Il y a deux sortes de gens dans ce monde, ceux qui divisent le monde en deux classes et ceux qui ne le font pas". Je suis dans la première.

Je rencontre toutes sortes de gens qui n'apprécient pas ce qu'ils font. Ils passent simplement leur vie vaquant à leur occupations. Ils ne tirent pas grand plaisir de ce qu'ils font. Ils la supportent, plutôt qu'ils ne l'apprécient et ils attendent le week-end. Mais je rencontre aussi des gens qui adorent ce qu'ils font et n'imaginent même pas faire autre chose. Si vous leur disiez, "Ne faites plus ça", ils se demanderaient de quoi vous leur parlez. Parce que ce n'est pas ce qu'ils font, mais ce qu'ils sont. Ils disent "Mais, vous voyez, c'est moi. Ce serait idiot de ma part de l'abandonner, parce que cela parle à mon moi le plus authentique." Et ce n'est pas vrai pour suffisamment de gens. En fait, je pense qu'au contraire c'est certainement une minorité. Et je pense qu'il y a beaucoup d'explications possibles. Et l'une des premières concerne l'éducation, parce que l'éducation, en un sens, sépare bien des gens de leurs talents naturels. Et les ressources humaines, comme les ressources naturelles, sont souvent au plus profond. Il faut prospecter. Elles ne sont pas étalées au grand jour. Vous devez créer les circonstances où elles se révèlent. Et vous pourriez imaginer que ce serait là, le résultat de l'éducation. Mais trop souvent, ce n'est pas le cas.

Tous les systèmes éducatifs du monde sont en pleine réforme aujourd'hui... et ce n'est pas assez. Réformer ne sert plus à rien, parce que c'est simplement améliorer un modèle inopérant. Ce dont nous avons besoin - et le mot a beaucoup été utilisé ces derniers jours - ce n'est pas une évolution, mais une révolution de l'éducation. Elle doit être transformée en quelque chose d'autre.

L'un des véritables défis est de renouveler dans ses fondements en éducation. Innover est difficile parce que c'est faire quelque chose que les gens ne trouvent pas facile la plupart du temps. C'est remettre en cause ce que nous tenons pour acquis, les choses que nous pensons évidentes. Le grand problème pour réformer ou transformer est la tyrannie du bon sens, ce dont les gens pensent, "On ne peut pas le faire autrement parce que ça se fait comme ça."

Je suis tombé récemment sur une superbe citation de Lincoln, que je suis certain que vous aimerez voir cité à ce point. Il a dit cela en décembre 1862 à la seconde réunion annuelle du Congrès. Je me dois de dire que je n'ai aucune idée de ce qui se passait à l'époque. On n'enseigne pas l'histoire américaine en Grande-Bretagne. (Rires) On la supprime. Vous savez, c'est notre politique. (Rires) Sans aucun doute, quelque chose de fascinant se passait en décembre 1862, dont les Américains parmi nous seront au courant.

Mais il a dit ceci: "Les dogmes du passé serein sont inadéquats pour le présent tempétueux. Les circonstances voient les difficultés s'accumuler, et nous devons nous élever avec les circonstances." J'aime cela. Pas s'élever jusqu'à, s'élever avec. "Comme notre cas est nouveau, nous devons penser et agir de manière nouvelle Nous devons nous désengager de nos liens et alors nous sauverons notre pays."

J'aime ce mot "se désengager" Vous savez ce qu'il veut dire? Qu'il y a des idées qui nous captivent tous, que nous considérons comme acquises, comme étant l'ordre naturel des choses, la manière dont elles vont... Et bon nombre de nos idées ont été formées, non pour répondre aux circonstances de ce siècle, mais pour affronter celles des siècles passés. Mais nos esprits sont toujours hypnotisés par elles. Et nous devons nous désengager de certaines d'entre elles. Maintenant c'est plus facile à dire qu'à faire. C'est d'ailleurs très difficile de savoir ce que vous tenez pour acquis. La raison c'est que vous le tenez pour acquis.

Retrouvez la transcription complète sur le site TED

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