Argent Sale - Le Poison De La Finance



Des corps de mafieux criblés de balles en Allemagne. Des cols blancs de la City devant leur écrans d’ordinateur. A priori, aucun lien entre ces images qui ouvrent et clôturent le documentaire "Argent sale, le poison de la finance".

Le réalisateur, Nicolas Glimois, en partant sur les traces de l’argent des mafias, de la Calabre à Londres, de la Suisse à l'Allemagne, montre qu’un chemin dangereux mène du compte en banque à la gâchette d’une arme à feu.

Depuis plus de dix ans, la presse fait du terrorisme l'objet de toutes les attentions. Pourtant, une autre géopolitique se dessine, celle du crime organisé transnational. La mafia et le trafic de tout genre sont bien connus à travers le monde. Mais il est plus difficile de comprendre comment, depuis vingt ans, le crime organisé a pu s'immiscer dans l'économie des pays démocratiques au point de devenir essentiel.

À partir d'exemples concrets, le réalisateur suit le cheminent du blanchiment d'argent local jusqu'à son intégration à l'économie mondiale. Ce film permet d'identifier et d'expliquer les mouvements d'argent illégaux qui soutiennent l'économie mondiale, un phénomène géopolitique trop souvent sous-estimé dans notre monde moderne.

Le grand défi du XXIe siècle sera-t-il de le mettre hors d'état de nuire ? Une autre question se pose : n'est-il pas déjà trop tard ? L'argent sale n'est-il pas devenu indispensable à la marche du monde ?



Dans une économie globalisée où la finance domine, le crime organisé dispose de multiples canaux pour blanchir l’argent sale de ses trafics. Une enquête édifiante signée Nicolas Glimois.

Cosa Nostra en Sicile, ‘Ndrangheta en Calabre, Sacra Corona Unita dans les Pouilles, Camorra en Campanie, mafias américano-italienne, albanophone, turque, nigériane, japonaise, russe, triades chinoises, cartels latino-américains… le crime organisé étend sa toile. Qu’il provienne de la drogue, de la contrefaçon ou de la prostitution, l’argent de ses trafics prospère, atteignant des sommes colossales : pas loin de 700 milliards de dollars ! Tirant elles aussi partie de la mondialisation, les organisations criminelles n’hésitent plus à injecter des milliards dans l’économie légale partout sur la planète. « Nous parlons d’une menace pour l’humanité. Un poids économique si grand qu’une question se pose : où cela va-t-il nous mener ? » s’alarme Antonio Maria Costa, ancien directeur de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Ancrant dans le port calabrais de Gioia Tauro son enquête sur la collusion entre organisations mafieuses et finance mondiale, Nicolas Glimois décortique les mécanismes qui, depuis les années 1980, permettent à l’industrie du crime de blanchir en toute impunité son argent sale. Un exercice pédagogique alimenté par les interventions de nombreuses personnalités, parmi lesquelles des élus comme le député calabrais Francesco Forgione et le maire de Naples Luigi de Magistris ; des observateurs du monde criminel tels que les essayistes Jean-François Gayraud et Xavier Raufer ; des « activistes » antimafia comme Ilaria Ascione et Stefan Gisler ; les spécialistes de la finance Martin Woods, John Christensen et les magistrats Roberto Di Palma, Jean de Maillard et Eric de Montgolfier. « Est-ce que le crime est devenu l’un des principaux éléments du moteur économique ? s’interroge ce dernier. Car, si c’est cela, prévient-il, cette criminelle organisation n’est pas seulement sournoise, elle est pernicieuse et, à terme, elle nous emportera. »

Durée 52’
Auteur-réalisateur Nicolas Glimois
Production Mano a Mano, avec la participation de France Télévisions
Année 2012

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