Film : L'Armée des 12 singes



L'Armée des 12 singes se déroule dans un futur où la surface de la terre est devenue inhabitable à cause d'un virus mortel qui a éradiqué la majeure partie de la population mondiale...




En 1996, la surface de la Terre est devenue invivable pour l'humanité. Un virus mortel d'origine inconnue a tué 5 milliards d'humains et a contraint les survivants — 1 % de la population mondiale — à vivre sous terre pour éviter leur contamination.


 En 2035, pour tenter de trouver un remède au virus, des scientifiques utilisent des prisonniers et les envoient dans le passé recueillir des informations sur la forme non-mutée du virus. L'un d'eux, James Cole (Bruce Willis), est choisi pour une expérience ayant pour but de l'amener en 1996. Il doit y recueillir des informations au sujet de ce virus, dont les scientifiques pensent qu'il a été libéré par une organisation terroriste de défense des animaux et connue sous le nom d'« Armée des douze singes ». Cole, qui est régulièrement hanté par le rêve d'une poursuite et du meurtre par balle d'un homme dans un aéroport sous les yeux d'un petit garçon, sera gracié s'il réussit cette mission.


Il est d'abord envoyé trop loin dans le passé et arrive à Baltimore en 1990. Pris pour un fou, il est interné dans un hôpital psychiatrique où il fait la connaissance d'une psychiatre, la docteure Kathryn Railly (Madeleine Stowe), ainsi que d'un autre interné. Ce dernier, Jeffrey Goines (Brad Pitt) est le fils d'un scientifique qui travaille sur les virus et partisan de l'anticonsommation. Après une tentative d'évasion ratée, Cole est enfermé dans une cellule de contention mais en disparaît, à la stupéfaction des psychiatres, puisque rappelé dans son présent par les scientifiques. Il est ensuite renvoyé dans le passé par les scientifiques, qui ont obtenu, entre-temps, une nouvelle information : un message vocal donnant la localisation de l'Armée des douze singes, à laquelle Goines est prétendument affilié. Après une nouvelle erreur qui l'expédie brièvement au milieu d'une bataille de la Première Guerre mondiale en 1917, Cole est renvoyé en 1996 quelques semaines avant que n'éclate l'épidémie qui doit décimer presque toute l'humanité.

À son arrivée, il kidnappe la docteure Railly pour qu'elle le conduise à la recherche de Goines. Railly essaie vainement de convaincre Cole que cette histoire de virus et de voyage dans le temps n'est qu'une invention due à un trouble mental. Cole retrouve Goines, qui semble désormais s'être rangé et travaille avec son père, mais celui-ci nie avoir le moindre rapport avec le virus et rappelle à Cole que c'est lui-même qui lui avait parlé d'une éradication de l'espèce humaine en 1990. Cole est désormais convaincu d'être victime d'hallucinations et est rappelé peu après dans son présent. Pendant ce temps, Railly commence à penser que l'histoire de Cole est vraie quand une révélation de ce dernier sur l'issue d'un fait divers en 1996 se révèle exacte. Il se rappelle en effet avoir entendu parler de ce fait divers, alors que lui-même était un enfant, et en dévoile la conclusion bien avant que l'évènement ne se produise plus tard. Convaincu que les scientifiques ne sont qu'une projection de son mental, Cole les manipule et se fait à nouveau renvoyer en 1996. Il y retrouve Railly mais tous deux ont désormais des avis opposés de ce qu'ils étaient à l'origine. Pour régler la question, Railly appelle le numéro que les scientifiques ont laissé à Cole pour les contacter, et laisse sur le répondeur le message vocal que les scientifiques avaient précédemment fait écouter à Cole. Désormais conscients que le virus va effectivement commencer à se répandre d'ici quelques jours, et qu'ils n'ont aucune piste, Railly et Cole décident de profiter du temps qu'il leur reste à vivre pour aller près de la mer en Floride. Ceci serait possible car Cole s'arrache l'émetteur camouflé dans une dent, ce qui ne permettrait plus aux scientifiques de le localiser à travers le temps et le ramener de force dans son présent.



Le couple planifie de prendre l'avion pour quitter les États-Unis et, sur la route de l'aéroport, ils apprennent que l'Armée des douze singes est en fait une organisation, bel et bien dirigée par Goines, mais qui défend les droits des animaux. Ils ont libéré tous les animaux du zoo de Philadelphie et Goines a enfermé son père dans une cage. Arrivé à l'aéroport, Cole laisse un message avertissant les scientifiques qu'il ne reviendra pas et que l'Armée des douze singes n'a aucun rapport avec le virus. Mais quelques minutes plus tard, il est abordé par José (Jon Seda), un autre prisonnier que les scientifiques ont envoyé dans le passé, et qui lui donne un pistolet ainsi que des instructions pour terminer sa mission. Pendant ce temps, en le croisant par hasard dans l'aéroport, Railly découvre que le vrai responsable de la propagation du virus est le docteur Peters, le principal assistant de Leland Goines. Peters, avec sa valise légale mais pleine d'échantillons bactériologiques mortels, est sur le point de s'embarquer pour un tour du monde dont les escales correspondent exactement à l'ordre de la propagation du virus sur Terre et connu par Cole. Ce dernier tente d'arrêter Peters avant son embarquement mais il est grièvement blessé par un agent de la sécurité de l'aéroport. Alors qu'il agonise dans les bras de Railly, il voit un petit garçon spectateur impuissant et qui n'est autre que lui-même, l'enfant assistant à sa propre mort et le rêve récurrent qui le hantait. Peters et sa valise pleine de virus mortels monte dans l'avion et s’assoit à côté d'une femme se présentant sous le nom de Jones. L'on reconnait cette dernière comme l'une des scientifiques qui ont envoyé Cole dans le passé. Ceci laisse penser que ces scientifiques vont pouvoir récupérer un échantillon du virus originel pour mettre au point un vaccin. Ou encore, qu'ils complotent et manipulent le temps pour organiser eux-mêmes la fin du monde afin d'en prendre le contrôle ?


Développement

L'idée du film vient à la base du producteur délégué Robert Kosberg, qui est un admirateur du court métrage français La Jetée (1962) et qui persuade son réalisateur, Chris Marker, de lui laisser présenter brièvement à Universal Pictures son projet de s'en servir de point de départ pour un film de science-fiction. Universal accepte d'acheter les droits pour faire un remake et Janet et David Peoples sont engagés pour l'écriture du scénario. Le producteur Charles Roven choisit Terry Gilliam pour se charger de la réalisation car il pense que son style est parfait pour cette histoire à la narration complexe qui implique des voyages dans le temps. Gilliam signe son contrat pour réaliser le film alors qu'il vient juste d'abandonner son projet d'adaptation du Conte de deux cités de Charles Dickens. C'est également le deuxième film de Gilliam pour lequel il n'a pas écrit au moins en partie le scénario. Mais, même s'il préfère participer à l'écriture du scénario, Gilliam se déclare captivé par ce « script intelligent et intriguant. L'histoire est déconcertante. Elle traite du temps, de la folie et de notre perception du monde. C'est une étude de la folie et des rêves, de la mort et de la renaissance, qui se déroule dans un monde qui se désagrège »



Thèmes et inspirations

Le film étudie la nature subjective de la mémoire et son effet sur notre perception de la réalité. On peut voir par exemple le souvenir de Cole de la fusillade à l'aéroport, qui se modifie à chaque fois qu'il en rêve ; un patient de l'hôpital psychiatrique qui est atteint par un syndrome des faux souvenirs ; et l'impression de déjà-vu ressentie par Railly et Cole quand ils se voient grimés pour la première fois avant de se rendre à l'aéroport.

On trouve également plusieurs références au temps, au voyage dans le temps et aux singes dispersés à travers le film, comme le cartoon Woody Woodpecker, Time Tunnel, qui passe à la télévision dans la chambre d'hôtel, et le film des Marx Brothers Monnaie de singe diffusé à l'hôpital psychiatrique. Le titre du film est inspiré du roman de Lyman Frank Baum, Le Magicien d'Oz dans lequel le magicien persuade douze singes de le servir comme soldats.

Le film est aussi une étude du déclin de la communication directe dans le monde moderne en raison de l'interférence de la technologie. Dans ce futur cauchemardesque qu'est le monde de 2035 décrit par Gilliam, ce sont les scientifiques qui ont pris le pouvoir et qui cherchent à « organiser rationnellement l’humanité au détriment des pulsions de vie et des émotions considérées comme autant de grains de sable sur le chemin de la normalité souhaitée. ».

Cette science, qui est montrée comme capable d'erreurs puisque Cole est envoyé par deux fois dans des mauvaises périodes du passé, est dénoncée dans ses pratiques aussi bien réelles (expérimentations à grande échelle sur les animaux) qu'hypothétiques (élaboration d'un virus mortel pouvant déclencher une catastrophe).

La répression des libertés de l'individu dans un souci de le plier à la norme est mise en avant à la fois au début du film, lors des scènes dans l'hôpital psychiatrique où Jeffrey Goines la dénonce dans ses discours, et à la fin du film quand José est envoyé par les scientifiques pour obliger Cole à terminer sa mission, Cole faisant alors la remarque suivante : « Il ne s'agit plus du virus, hein? Il s'agit d’obéir aux ordres. De faire ce qu'on nous dit ».

Gilliam incite ainsi le spectateur à la plus grande méfiance envers cette société technologique moderne qui détermine, notamment à travers la manipulation médiatique, qui est fou et qui est sain d'esprit, qui est normal et qui est anormal, évitant ainsi que l'on remette en question sa propre responsabilité en tant que facteur d'aliénation par le biais de l'injustice sociale.

Pour Jean Douchet, la présence des animaux en liberté dans la ville est hautement symbolique car l'humanité, dans sa quête de connaissance effrénée, s'est prise elle-même comme sujet d'expérience et s'est condamnée à l'enfermement, laissant les animaux prendre possession de la jungle urbaine.

Au milieu de cette sombre évocation du futur, le seul élément d'espoir est l'amour, prédestiné, qui naît entre Cole et Railly. Cet amour entre deux personnes présentant chacun un syndrome psychologique (syndrome de Cassandre pour Cole et syndrome de Stockholm pour Railly), et dont la révélation vient sous la forme d'une mise en abyme lors d'une scène dans un cinéma, se termine de manière tragique car on ne peut échapper au temps ni à la destinée. Cependant, il symbolise aussi l'idée de l'amour éternel car, au moment de la mort de Cole, Railly croise le regard de celui-ci enfant, laissant ainsi présager un éternel recommencement.

Senscritique.com
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Allocine.fr
Wikipedia - L'Armée des douze singes

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