Günter Wallraff (premier depuis la droite) |
Une autre lecture tout aussi authentique et accessible qu'il m'a été donné de lire durant mon adolescence: Tête de Turc de Günter Wallraff.
Tête de Turc, se dit d'une personne qui est la cible de moqueries venant de son entourage. La tête de Turc fait allusion à l'engin trouvé dans les foires et qui permet de mesurer la force de sa frappe. La partie frappée aurait représenté, au moins autrefois, une tête ornée d'un turban.
Cette expression est plus généralement employée pour désigner une personne qui est injustement tenue comme responsable, en quelque sorte coupable, et vers qui toutes les accusations se tournent (être la tête de Turc, être une vraie tête de Turc).
Si notre intuition est correcte, la pauvre tête de turc aurait glissé vers le bouc émissaire.
Tête de Turc (Günter Wallraff) |
Pour gagner sa vie, il est prêt à faire tous les boulots, « même les plus durs, même les plus insalubres ». Il sera successivement journalier dans une ferme, homme à tout faire chez McDonald's, manoeuvre dans le bâtiment, OS dans les aciéries de Thyssen, cobaye dans l'industrie pharmaceutique, chauffeur d'un marchand d'esclaves, membre d'un « commando suicide » chargé d'aller colmater une fuite dans une centrale nucléaire... Il s'appelle Ali Sinirlioglu, il est turc, travailleur immigré en République fédérale d'Allemagne. Ou, du moins, c'est ce qu'indiquent ses papiers d'identité...
Car sous les dehors « typiques » du travailleur immigré (teint mat, chevelure et moustache noires, vêtements misérables) se dissimule un génial metteur en scène : le journaliste Günter Wallraff, rendu célèbre en Allemagne par ses nombreux reportages « indésirables » en immersion. Pendant deux ans, Wallraff a vécu comme un Turc, trimé comme un Turc, subi les brimades et les discriminations qui constituent le lot de nombre d'immigrés dans cette démocratie de bon renom qu'est la RFA. « Tout en bas » (Ganz unten), comme l'indique le titre original de ce reportage. Vendu à plusieurs millions d'exemplaires en Allemagne, à plus de 500 000 en France depuis sa traduction à La Découverte en 1986, ce livre exceptionnel n'a rien perdu de son actualité et la violence des relations sociales qu'il met en scène n'a pas fondamentalement évolué en un quart de siècle.
Notice d'éditeur
Préface de Gilles PERRAULT
Traduit du par Alain BROSSAT, Klaus SCHUFFELS
Collection : La Découverte Poche / Essais n°PES
Parution : avril 2013
Entretien avec Günter Wallraff
Vingt-cinq ans après Tête de Turc, qui dénonçait le racisme en Allemagne, Günter Wallraff se grime en noir : de nouveau, le constat est édifiant. Avec une abnégation peu commune, le journaliste d'immersion prend diverses identités - celle d'un immigré somalien, d'un SDF, d'un employé chez Lidl, Starbucks, ou dans un centre d'appel. Racontant ces expériences dans Parmi les perdants du meilleur des mondes , il brocarde ainsi tous les travers de notre société capitaliste et déshumanisée. Face à la caméra de Fluctuat, Wallraff défend sa méthode d'investigation controversée, et revient longuement sur son expérience traumatisante dans la peau d'un Noir.Le Racisme Au Quotidien
À l'antenne : Noir sur blancOù sa peau noire vaut bien des déboires au journaliste Günter Wallraff alors qu’il explore l’Allemagne. Un road movie exceptionnel, qui fait rire et pleurer à la fois.
(intro en allemand, documentaire sous-titré en français)
Les Métamorphoses de Günter Wallraff
Pour dénoncer les injustices de la société allemande, il paye toujours de sa personne en vivant tour à tour dans la peau d’un immigré turc, d’un SDF, d’un travailleur précaire ou aujourd’hui d’un Noir. Portrait d’un éternel révolté qui, à 68 ans, a fait du postiche la meilleure arme du journaliste.Lire la suite : arte.tv
Autres Liens
Günter Wallraff: "Internet est la mémoire de l’humanité"Wikipedia : Gunter Wallraff
Wikipedia : Discrimination
Quelques documents permettant d’introduire la question du préjugé raciste, même avec un public jeune.
Cortecs.org : racisme-ordinaire
Un patron italien augmente ses employés après s'être glissé dans la peau d'un ouvrier
Le RACISME Evoqué par Daniel Balavoine
Daniel Balavoine face au racisme chez Philippe Gildas
Discrimination à l'embauche : et si on recrutait autrement ?
Sept jours dans la peau d'un Noir, Dans cette série de reportages, Stéphane Alarie, le journaliste, se déguise en noir et tente différentes expériences, telles que louer un appartement, entrer dans un bar, etc.
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